AFROSSIA-BENIN : Exemple-type d’entreprenariat social à Tchaourou

 

AFROSSIA-BENIN: Exemple-type d’entreprenariat social à Tchaourou



La formation professionnelle et l’autonomisation des filles surtout celles en milieu rural constitue un véritable défi en Afrique et au Bénin en particulier. Une problématique à laquelle compte pallier le projet pour l’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel (SWEDD). A l’instar du Projet SWEDD, plusieurs organisations s’illustrent dans ce même registre à leur manière. C’est l’exemple de l’ONG Afrossia-Bénin. Il s’agit d’une organisation à but non lucratif qui s’est aussi engagée à lutter pour la formation professionnelle associée à l’alphabétisation, l’éducation à la santé sexuelle et l’autonomisation de la femme. Nous sommes allés à la rencontre de Victoire Djissa Toflinmi, trésorière générale de ladite ONG pour savoir davantage sur les actions de cette organisation.  

Affrossia-Bénin, c’est qui ?

Afrossia-Bénin est une Organisation Non Gouvernementale qui œuvre dans la prise en charge en formation professionnelle associée à l’alphabétisation des enfants non scolarisés et déscolarisés, l’autonomisation des filles-mères et des femmes, la santé sexuelle et reproductive des filles en milieu scolaire

Depuis quand avez-vous engagé ce combat ?

L’ONG a été créée en 2016 à Cotonou où nous avons entamé nos activités. A la suite de Cotonou nous avons pris par Abomey-Calavi, So-ava, Zinvié, Abomey et depuis 2018, nous sommes installés à Tchaourou. Tchaourou, parce que les enquêtes ont révélé que les besoins en eau potable, en santé sexuelle et de reproduction puis en autonomisation financière sont énormes dans les villages de Tchaourou qui est d’ailleurs la plus grande commune du Bénin.

Pouvez-vous nous parler de quelques actions réalisées de façon concrète ?

Nous avons ouvert un centre artisanal à Papanè où nous prenons en charge les enfants non scolarisés et ceux déscolarisés. Nous leur offrons des formations en couture, coiffure, fabrication de perles et autres. Nous avons associé cette formation à l’alphabétisation afin de donner la chance aux enfants qui n’ont jamais été à l’école de comprendre le français et de savoir écrire pour pouvoir prendre des mesures et discuter sans difficulté avec leurs potentiels clients.



Nous avions eu à faire plusieurs séances de sensibilisation avec les femmes sur l’importance et quelques activités génératrices de revenus pour leur autonomisation afin de booster un peu l’économie dans les foyers. Car la femme qui ne travaille pas, ne peux pas apporter grand chose au ménage. 

Pour les filles-mères (les jeunes filles qui sont devenues mamans à moins de 18ans) et les femmes des villages, nous avons initié le projet « autonomisation des femmes par la transformation des produits locaux ». Ceci à travers la transformation du manioc en gari en tapioca et autres, le karité en beurre, l’arachide en klui-klui (galette) et bien d’autres tofus.





Nous avons aussi constaté que la plupart des familles sont dans l’obscurité ce qui favorise la multiplication de la pratique sexuelle comme leur lot quotidien. C’est la raison pour laquelle nous avons initié le projet « Lumière pour tous ». Avec ce projet, nous avons doté des ménages de kits solaires à Tchaourou. Grâce à un partenaire, nous avons pu implanter deux pompes à Papanè ce qui a permis de pallier à l’insuffisance de l’eau dans cette localité.


Dans des CEG, nous avons mis sur pieds le club « Friends of Afrossia ». A travers ces clubs nous organisons des séances avec les élèves, des formations sur la gestion et l’hygiène menstruelle et comment lutter contre les grossesses non désirées et autres.




Après 6 ans d’activités, combien de familles avez-vous pu toucher ?

C’est énorme ! nous ne pouvons pas dire avec exactitude le nombre de personnes impactées mais ce sont des centaines de familles qui sont touchées par chacune de nos actions dans les différentes localités dans lesquelles nous intervenons. 

Vos perspectives !

C’est vrai que pour le moment le manque de moyens financiers nous freine mais nous ambitionnons installer un orphelinat sur notre site à Papanè afin de pouvoir accueillir, loger et donner une deuxième chance à tous ces enfants qui pour une raison ou une autre ont subi les affres de la vie. Nous espérons pouvoir trouver des personnes de bonne volonté et des partenaires qui vont nous accompagner afin qu’ensemble, on puisse changer les conditions de vie des enfants vulnérables.


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