Autonomisation des jeunes filles dans l’adoption des méthodes contraceptives : un enjeu de santé et de développement à Tchaourou
Autonomisation des jeunes filles dans l’adoption des méthodes contraceptives : un enjeu de santé et de développement à Tchaourou
La contraception est l’ensemble des moyens et méthodes, naturelles ou modernes qui permettent d’éviter une grossesse non désirée ou non planifiée. Elle permet aux individus et aux couples de décider librement du nombre et du moment de leurs enfants et ainsi, contribue à améliorer la santé maternelle et infantile, à réduire la pauvreté, à favoriser l’égalité des sexes et à protéger l’environnement. Même s'il existe toute une gamme de méthode contraceptive au Bénin, certains obstacles freinent toujours son accessibilité aux jeunes filles de la commune de Tchaourou
Une importante capitale pour les jeunes filles à Tchaourou
La contraception est particulièrement importante pour les jeunes filles, qui sont souvent confrontées à des obstacles et à des risques accrus en matière de santé sexuelle et reproductive. "C'était devenu trop pour moi, j'en avais envie mais je sais que si je tombe enceinte, mon papa allait me tuer. Heureusement, j'avais déjà entendu parlé du planning et c'est comme ça j'ai adopté et je peux dire que, depuis ce temps je ne m'inquiète plus". A témoigné Safoura A. jeune fille à Tchaourou.
Malheureusement, toutes les pairs de Safoura n'ont pas eu cette chance de bénéficier de l'information assez tôt. "Oui, ça m'est arrivé d'avorter. Je n'avait vraiment pas le choix parce que je connaissait mes parents. Je n'ai pas aimé mais, je n'avais pas d'autres choix" a confié une jeune fille de la quinzaine ayant souhaité l'anonymat. A en croire Rachad Hounkponou, infirmier au centre Jeunes Amour&Vie de Tchaourou, plusieurs sont ces filles sexuellement actives mais qui ne sont pas prêts à assumer des responsabilités de parents et qui pour plusieurs raisons n'arrivent pas à faire recours au méthodes de contraceptions. "C'est vrai que certaines ont commencé par comprendre et viennent chez nous pour bénéficier de ses méthodes, mais il reste encore à faire surtout dans les zones rurales de la communes, il y a encore des hésitations" dû aux rumeurs et réalités culturelles de notre milieu a t-til fait savoir. Cela se justifie largement car selon l’UNFPA, environ 12 millions de filles âgées de 15 à 19 ans accouchent chaque année dans les pays en développement, et près de 4 millions recourent à l’avortement dans des conditions dangereuses. Ces grossesses précoces et non désirées peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé, l’éducation, l’emploi et les droits des jeunes filles, ainsi que sur leur potentiel de développement. La commune de Tchaourou au nord du Bénin n’en fait malheureusement pas exceptions.
Comment autonomiser les jeunes filles dans l’adoption des méthodes contraceptives ?
L’autonomisation des jeunes filles dans l’adoption des méthodes contraceptives consiste à leur donner les moyens de faire des choix éclairés et autonomes sur leur corps, leur sexualité et leur fécondité. Cela implique de leur garantir l’accès à l’information, à l’éducation et aux services de santé adaptés à leurs besoins et à leurs droits. Cela implique également de lutter contre les normes sociales et culturelles qui limitent les opportunités et la liberté des jeunes filles, telles que les mariages précoces et forcés, les mutilations génitales féminines, les violences basées sur le genre ou la discrimination sans oublier les croyances culturelles quelques fois peu adaptés à la situation actuelle des filles. L'organisation des dialogues parents-enfants, la formations des leaders religieux et des élus locaux et la multiplication des sensibilisations deviennent donc essentielle pour rendre accessible les méthodes contraceptive et donner aux jeunes filles l'autonomie dans l'adoption des méthodes contraceptives dans la commune de Tchaourou.
Toute une gamme de méthodes contraceptives pour le bien être des filles ?
Selon le Guttmacher Institute, au Bénin, en dehors des méthodes contraceptives naturelles, les principaux contraceptifs disponibles sont les contraceptifs oraux (pilules combinées et les pilules progressives), les injectables (Noristerat et Sayana-press), le DIU TC 380A (dispositif intra-utérin), les spermicides (crème et ovule), les préservatifs (masculin et féminin), les implants (Jadelle et implanon). Bien que ces méthodes puissent avoir quelques effets secondaires en fonction de l’organisme de la personne qui l’adopte, les avantages qu’elles procurent sont inégalables et il est important que les jeunes filles puissent choisir celle qui leur convient le mieux, en fonction de leurs préférences, de leur situation et de leur état de santé. Toutefois, cette disponibilité des méthodes ne garantie pas son accessibilité aux filles de la commune de Tchaourou à l’instar d’autres communes du Bénin. Plusieurs sont ces réalités qui freinent l’adoption des méthodes contraceptives par les jeunes filles à Tchaourou.
Les obstacles à l’adoption des méthodes contraceptives par les jeunes filles à Tchaourou
Parmi
les obstacles à l’adoption des méthodes contraceptives par les jeunes filles,
on peut citer les raisons suivantes :
- La peur, les
préoccupations de santé, comme la stérilité, le cancer, les infections ou
les malformations des enfants à naître.
- L’opposition
du partenaire ou de la femme elle-même, souvent liée à des normes sociales
et culturelles qui valorisent la fécondité, la fidélité et la soumission
des femmes.
- Le manque
d’information, d’éducation et de communication sur la contraception,
notamment chez les jeunes, les ruraux et les moins instruits.
- Le manque
d’accès, de disponibilité et de qualité des services de contraception, en
particulier dans les zones rurales et difficiles d’accès, où les problèmes
d’épuisement de stocks et de pénurie de personnel qualifié sont fréquents.
- Le coût
élevé de certaines méthodes contraceptives, qui peut représenter un frein
pour les femmes les plus pauvres.
Les initiatives locales qui favorisent l’autonomisation des jeunes filles dans l’adoption des méthodes contraceptives.
Plusieurs
initiatives locales œuvrent pour l’autonomisation des jeunes filles dans
l’adoption des méthodes contraceptives au Bénin et en particulier dans la
commune de Tchaourou, en collaboration avec les autorités publiques, les
organisations de la société civile, les partenaires techniques et financiers,
les leaders religieux et traditionnels, les médias et les communautés. Parmi
ces initiatives, on peut citer :
- L’ABMS à
travers le programme Amour&Vie, qui vise à renforcer les capacités des
jeunes et des adolescents en matière de santé sexuelle et reproductive, à
travers des activités de sensibilisation, de formation, de plaidoyer, de
mobilisation sociale et de prestation de services de qualité.
- L’ABPF,
qui mène des actions de promotion des droits sexuels et reproductifs des
jeunes et des femmes, notamment en matière de prévention des grossesses
non désirées, d’accès à la contraception, d’éducation sexuelle complète,
de lutte contre les violences basées sur le genre et de participation
citoyenne.
- Le projet
SWEED BENIN, qui vise à réduire le taux de prévalence contraceptive chez
les adolescentes et les jeunes femmes de 15 à 24 ans, en leur offrant des
services de contraception adaptés, accessibles et abordables, ainsi qu’un
accompagnement psychosocial et un appui à l’insertion socio-économique.
L’impact de ces initiatives sur la réduction des grossesses précoces et non désirées ?
Ces
initiatives ont un impact positif sur la réduction des grossesses précoces et
non désirées, ainsi que sur l’amélioration de la santé et du bien-être des
jeunes filles. Elles contribuent également à renforcer leur autonomie, leur
confiance en soi, leur estime de soi et leur leadership. Elles leur permettent
de poursuivre leurs études, de réaliser leurs aspirations professionnelles et
personnelles, et de participer pleinement au développement de leur pays.
L’adoption
des méthodes contraceptives par les jeunes filles est donc un enjeu majeur pour
la santé et le développement du Bénin en général et celui de la comune de
Tchaourou en particulier. Il est essentiel de soutenir et de renforcer les
initiatives locales qui œuvrent dans ce sens, en impliquant tous les acteurs
concernés, et en respectant les droits et les besoins des jeunes filles afin d’étendre
ses services à tous les coins et contrées du Bénin.
Ensemble,
nous pouvons faire en sorte que chaque jeune fille puisse vivre sa sexualité et
sa fécondité de manière libre, responsable et épanouie.
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